Stalag VII A: Témoignages |
Michel Robbe |
Souvenirs et photographiesVoici quelques documents photographiques et les souvenirs écrits par mon père qui a passé presque cinq années au VII A. Mon père, décédé en novembre 2006, s'appelait Michel ROBBE, matricule 61761 a travaillé a la cuisine du camp dont je vous joins une photo. Certains documents portent au dos le tampon de la censure (geprüft). Mon père était le dernier survivant de l'équipe d'amis qui n'ont cessé de correspondre et de se voir depuis 1945. C'est avec beaucoup d'émotion que je vous fais parvenir ces documents, ils ont souvent été regardés en famille et nous avons beaucoup parlé de ces années difficiles. Je souhaite que ces pièces viennent enrichir les témoignages déjà nombreux je suppose que vous avez collectés et qu'ils servent à conforter l'amitié entre nos deux pays. Au départ du Camp de Pithiviers (45) nous sommes embarqués pour l'Allemagne le 20 Août sans savoir exactement où nous allions. Nous avons repris le train qui ramenait des prisonniers noirs d'Allemagne. Ils nous ont remplacés à PITHIVIERS. Les poux grimpaient déjà aux wagons. C'était des wagons à bestiaux : nous étions 40 par wagons. Nous y restons pendant trois jours ... nous ignorons où nous passons ..., rien à manger..., un casque nous servait de WC... on le vidait par la porte... A Paris nous avons été avertis du départ des prisonniers par Madame MUNCH, de passage, épouse d'un pontissalien (habitant de Pontarlier dans le Doubs). En arrivant au camp en Allemagne, on nous dirige dans d'immenses tentes. Nous passons à la fouille et un numéro nous est donné. Un prisonnier qui était là depuis plusieurs jours, sachant que nous allions passer à la fouille, nous propose de lui donner pour qu'il les garde, ce que nous avions de plus précieux. Je donne montre et portefeuille. Cet homme nous rendra notre bien le lendemain de la fouille. Nous sommes alors répartis dans des baraques en dur, tous mélangés. Nous avons enfin à manger une soupe à la morue assez bonne et consistante, ce qui nous retape un peu. Deux ou trois fois par jour rassemblement dans la cour pour faire le tri: sous-officier d'un côté, cheminots de l'autre etc. ... Les sans-grade partent en commando (ferme-usine, etc...) Les sous-officiers sont regroupés dans une même baraque dont Michel. C'est là qu'il retrouve Jean STILLKRAUT et d'autres de son bataillon. Le camp était à MOOSBURG à 50 km au nord de Munich sur le bord de l'Isar. A notre arrivée, il n'y avait que des polonais et des belges. Les baraques étaient montées mais les allées étaient à faire. Ces baraques au nombre de 20 se situaient de chaque côté d'une allée centrale. A l'entrée : des baraques de service: poste, infirmerie, cordonnerie, ravitaillement, habillement : toutes séparées les unes de autres. Au centre du camp : 2 cuisines. La une et la deux desservent chaque côté de la grande allée. Notre premier travail de sous-officier restant au camp est d'aménager les allées et le tour des baraques prenant du gravier sur le terrain de foot, terrain vague à ce moment là. Nous tirions le gravier, le transportant dans des brouettes que certains roulaient à vide et retournaient sans que les allemands s'en aperçoivent. La dernière baraque n° 40 servait aux prêtres et séminaristes et à un bout se trouvait la chapelle. Les baraques étaient séparées en deux par le lavabo : 200 hommes de chaque côté et au milieu, où se trouvait la séparation, il n'y avait qu'un seul robinet et une pompe. Les WC étaient derrière les baraques : tous dans le même local : une seule lignée sans aucune séparation : 20 sièges pour 800 hommes ... il fallait faire la queue ... Quand les prisonniers russes sont arrivés, un camp identique a été construit, jouxtant celui des français. Au début la nourriture était constituée de soupe, toujours de la soupe, jamais deux plats. A midi et le soir, pommes de terre à l'eau. Quelques fois, un morceau de margarine. Le pain : une boule de trois livres, carrée pour cinq. Quand les pommes de terre ont été immangeables, pourries et germées, les sous-officiers réfractaires au travail, comme Michel, étaient employés pour les éplucher. Deux équipes de cinquante : une de six heures à midi. L'autre de midi à 18 heures. Michel est resté à l'épluchage pendant quatre mois ; après il a été à la distribution, à l'équipe au travail assez longtemps. Ensuite surveillant à l'équipe des "pluches". On pouvait faire la soupe dans chaque cuisine pour 1 0.000 personnes ... Ensuite Michel a été au ravitaillement, allant en gare à un km et demi à pied décharger les wagons. Surtout du pain, des treillis réquisitionnés en France, chemises, aussi, ce qui permettait à ces hommes de se procurer des changes quand c'était du neuf. En Octobre 1944, ils évacuaient les stocks qu'ils avaient dans la région Est, car les russes avançaient. Des trains de cinquante wagons, remplis de patates arrivaient, mis en silos à côté du camp sur un grand terrain appartenant à une ferme. Des camions étaient rechargés durant tout l'hiver pour ravitailler la ville ou d'autres camps. Ce sont des équipes de prisonniers qui faisaient ce travail. Outre les patates, il y a eu de la soupe de choucroute déshydratée, rutabagas et en saison, feuilles de betteraves, choux, etc... pour éplucher et couper, Michel surveillait des équipes de Yougoslaves et d'Italiens. A ce moment là, Michel logeait dans la cuisine dans une petite chambre avec trois autres gars. C'est là qu'ils ont pu élever des lapins apportés par le boulanger qui venait avec des camions de pain bien cachés en échange de petits paquets de thé distribués par la Croix-Rouge tous les 3 mois. Mais un jour, sur dénonciation, les censeurs ont fait une descente à la cuisine pour chercher les lapins. Comme ils avaient été prévenus, les lapins avaient été occis quelques heures avant et avaient disparus dans les baraques chez des copains. On avait pris soin de brûler peaux et entrailles dans une chaudière. Par affinité des équipes de camarades s'étaient constituées ; ils mangeaient ensemble ayant mis les colis envoyés par les familles en commun. Ils arrivaient ainsi à se faire un repas plus normal, en plus de ce qu'ils touchaient. Michel était promu cuisinier du fait qu'il travaillait au ravitaillement. Jean BECOULET était au poste de police, Jean STILLKRAUT : interprète du camp, René DALVERNY poste-lettres, puis ravitaillement, Gaby TISSOT séminariste apportait des colis des FOURGS, son village : il s'agissait surtout de crème de gruyère ... Ce groupe est resté soudé et a mangé ensemble durant toute la captivité. Sauf vers la fin, car STILLKRAUT ayant été pris par la Gestapo pour avoir envoyé une lettre par la poste civile était parti en commando dans une fabrique de films. Il avait tenté une évasion par le train en arrivant à Strasbourg. Mais la filière avait été éventée. Reprenant le train dans l'autre sens et rentrant à Munich, il s'était fait coincer là... Il a fait quelques jours de prison, mais comme la fin de la guerre approchait, il fut libéré. Il ne faut pas oublier Joseph GONARD de l'Ardèche, libéré comme malade en 1943 avec qui nous sommes restés en relation jusqu'en 1995, date de sa mort. En 1943 Michel est opéré de l'appendicite à l' hôpital de FREISING par un chirurgien polonais prisonnier. Il est resté dix jours à l'hôpital et a repris sa place à la cuisine. Description de l'intérieur des baraques : Des fenêtres de chaque côté, une allée dans le milieu de la baraque. De chaque côté de l'allée centrale, des blocs de 12 lits : deux par deux, sur trois étages. Ces lits étaient en planche : des paillasses en paille de bois, pleines de vermines et de poussière. Tous les avaient enlevées pour les brûler. Rien ne remplaçait ces paillasses: une couverture, quand il y en avait une; et ceux qui pouvaient en avoir une autre étaient bien heureux. Sinon c'était la capote qui servait de couverture. Au milieu de la baraque une place de deux blocs avec deux longues tables et des bancs. Cela servait aux joueurs de cartes, mais aussi pour manger. Michel avait fait une petite table avec des caisses dans un coin pour les repas à 4 ou 5, tranquilles. Un fourneau en briques alsacien : mais comme il n'y avait jamais de charbon à mettre dedans, il n'y avait que ceux qui travaillaient dehors qui apportaient bois ou charbon. Beaucoup avaient fait des sortes de réchauds à ventilateur Le tuyau était fait avec des boites de conserves emboîtées : cela marchait assez bien mais le feu était fait avec des boulettes de papier roulées et séchées. De temps en temps, il y avait fouille de toute la baraque : tout le monde dehors! Les chiens fouillaient partout entre les lits; cela durait une à deux heures, quel que soit le temps. Normalement ils ne trouvaient rien sauf des conserves mises en réserve pour une éventuelle évasion ... Tous les deux ou trois mois : appel général du camp sur le terrain de foot. En colonnes par cinq. Nous étions comptés et recomptés par les allemands qui ne trouvaient jamais leur nombre et, en désespoir de cause, appelaient STILLKRAUT, interprète, qui donnait le chiffre exact que lui seul connaissait!! La dernière baraque, n° 20, à gauche était organisée comme suit: étaient affectés d'un côté les prêtres, de l'autre les auteurs du théâtre. En avant, se trouvait la chapelle où les prêtres pouvaient dire la messe tous les matins. A un certain moment, il y avait une quarantaine de messes chaque matin. Ensuite, beaucoup sont partis dans les commandos pour travailler. Une équipe de théâtre s'était constituée et ils allaient dans les gros commandos pour jouer. Un jour cette baraque vint à brûler totalement : rien n'est resté du fait qu'elle était en bois. Les prêtres ont été dispersés dans les autres baraques : c'est de là qu'ils sont partis dans les gros commandos. Avant cela les prisonniers ont fait une magnifique crèche et pour la Fête-Dieu il y avait procession dans la grande allée avec les bannières des régions comme les Comtois avec Notre-Dame du Haut. Dans l'enceinte du camp, un grand champ d'où avait été tiré le gravier pour les chemins, aménagé en terrain de foot. Tout autour de ce terrain un chemin pour la promenade : c'est la que GUINARD de PONTARLIER qui broyait du noir et faisait le malade pour se faire réformer (et qui n'y est pas arrivé) se plaignait à ses camarades. Un autre spécimen était CANNELLE des HOPITAUX. Simplet, connaissant tout le monde, il avait été réformé mais sa place avait été prise par un infirmier au moment du départ. Dans le milieu du camp, sur une place devant les cuisines, un bâtiment servait de cantine. Tous les jours, aux alentours de midi, se tenait le marché. On y trouvait un peu de tout : vendu ou échangé par les uns et les autres mais ils étaient pourchassés par les censeurs. Face à la baraque des prêtres, la N° 40 servait de prison. Impossible de sortir : on leur apportait la soupe : un barbelé tout autour ; mais on pouvait aller parler aux prisonniers. C'est là que MAY qui avait voulu s'évader avait rendu à Michel la boussole qu'il lui avait prêtée pour s'évader. Il était de SAONE et est venu ici, depuis, pour remercier Michel. A côté du camp, quand les russes sont arrivés, un camp identique a été construit mais le régime plus dur a été instauré pour ces prisonniers : Pain de betteraves et soupe. Certains mouraient d'épuisement sur le terrain. Ils étaient beaucoup plus à plaindre que nous. Une fosse commune était creusée pour les russes. Il y en avait tous les jours qui mouraient. Quand un convoi arrivait en gare, la bétaillère allait attendre les cadavres et les conduisait immédiatement dans ces fosses qui étaient leur cimetière. On les recouvrait d'un peu de chaux, puis d'un peu de terre. De la place était toujours prête pour les arrivants ... Les Français avaient leur coin réservé où ils étaient enterrés séparément dans un cercueil exigé par l'homme de confiance, selon la convention de Genève. Ce responsable s'appelait GROSPIRON. Outre les Russes qui étaient séparés de nous, nous avions, mélangés avec nous, toutes les nationalités du globe : polonais, belges, au début, des noirs, des yougoslaves, des italiens, des anglais, des Hindous, des Canadiens. Plusieurs religions chez les Hindous : ils avaient leurs baraques séparées. Certains faisaient leur prière tous les soirs devant une petite lampe à huile qui brûlait entre une à deux heures jusqu'à ce qu'elle s'éteigne. On pouvait aller vers eux, non par curiosité, mais pour savoir comment ils priaient. A la fin de la prière, ils distribuaient un petit carré de chocolat de la Croix-Rouge. D'autres, qu'on ne voyait pas prier. Enfin, les Musulmans qui étaient plutôt de race arabe; ceux-là ne se servait pas d'un couteau qui avait été utilisé à la cuisine ... De temps en temps, un train de femmes ukrainiennes faisait un arrêt de deux à trois jours : elles repartaient comme travailleuses dans les commandos. Trois fois, il y a eu des convois d'enfants, entre 5 et 10 ans, probablement juifs; ils se dirigeaient certainement sur AUSCHWITZ ou un autre camp. Ils restaient là environ deux jours avant de repartir : on leur portait du pain. Les Allemands ne leur en donnaient qu'un morceau le matin. Au bout de trois mois, une carte double pour prévenir enfin nos familles. Le double était pour la réponse, comme toutes les lettres que l'on touchait ensuite tous les quinze jours. Les cartes avaient 5 lignes, les lettres 21. Ceux qui travaillaient à la poste pouvaient nous en passer une de temps en temps et les remettaient en douce dans le paquet de départ. Pour les colis nous touchions une étiquette par mois, à envoyer à la famille qui pouvait ainsi nous envoyer le colis. Ces colis étaient déchargés à l'arrivée à la gare par les prisonniers, amenés au camp, triés pour ceux qui étaient en commando, les autres, distribués dans les baraques. Comme nous avions toujours un copain qui travaillait dans ces services, on pouvait s'arranger pour en faire passer un qui contenait une lettre ou une marchandise défendue. C'est Jean BECOULET qui se chargeait de ce travail pour Michel et les copains de son équipe. Le tout était de faire savoir à Michel qu'une lettre se cachait dans le repli d'un carton d'emballage. Dans un petit pot de beurre, nous avions glissé une noix vide contenant un mini-papier disant " voir dans le carton". C'est ainsi que nous avons commencé une correspondance clandestine. Parfois la lettre était glissée dans un tube d'aspirine, cuit dans un cake : assez dangereux car à la cuisson le tube remontait! Jamais il n'a été trouvé! C'était plus sûr dans le carton. Une fois, Michel a renvoyé un carton contenant des chaussettes; mais la raison était la lettre. Michel a été dans différents travaux: épluchage de patates, ravitaillement pour décharger les wagons en gare de MOOSBURG, en sabots. Quelques mois ensuite, de nouveau à la cuisine, pour faire éplucher les légumes par les corvées d'arabes, d'italiens, albanais, yougoslaves ... Puis affecté à une chaudière pour faire la soupe. Elles étaient de 400 et même 700 litres: 20 chaudières dans la cuisine: le feu était alimenté par du charbon stocké dans la cave. Chacun montait ce qui lui était nécessaire. Une fois cuite, la soupe était mise dans des brocs de 8 litres: chaque baraque venait chercher sa soupe. Cette soupe était faite en partie de pommes de terre, quelques fois des légumes comme: choux, rutabagas, betteraves, parfois quelques os qui cuisaient dans une chaudière pour ajouter à la soupe soi-disant pour faire de la viande, environ tous les quinze jours. Parfois du millet : quelques graines. Le régime était le même toute l'année et suivant les saisons. Pour les jours de fête nous avions toujours en réserve quelques boîtes de conserve de quoi faire un repas normal. René DALVERNY se chargeait, en allant au ravitaillement à la ville voisine, de chiper quelque chose ... même de temps en temps une bouteille de vin ... Quand nous allions en gare décharger du pain ou du matériel ou de l'habillement, nous avions toujours la capote et une musette ... Si nous déchargions du pain on barbotait une boule qu'on mettait dans la musette, simplement accrochée à l'épaule, en dehors de la capote. En rentrant et en passant à la censure on ouvrait la capote, la musette restant dehors : le censeur passait les mains tout le long du corps ne sentait rien et on passait. Quand nous déchargions des pantalons, nous allions dans une vigie, on mettait un pantalon sur le nôtre et on rentrait ainsi ... idem pour les chemises ... Dans les années 42-43, le gouvernement de Vichy a envoyé pour inspecter les camps Monsieur SCAPINI , qui était aveugle ... Tous les mois La Croix-Rouge faisait distribuer des biscuits des stocks militaires et de temps en temps des dattes séchées ... Le camp où était Michel était le Stalag VII A Une multitude de petits camps étaient rattachés au VII A Les officiers étaient en camp appelé Oflag. Michel avait le numéro matricule 61761 avec une plaque au cou. Il l'avait mise à la ceinture ... C'est en Avril 45 que les sous-officiers réfractaires au travail en commando ont été envoyés en camp de représailles. Michel à MARKT-PONGAU dans le Tyrol, en Autriche, à cinquante km au Sud de Salzburg. Transportés dans des wagons à bestiaux, le wagon était divisé en 2 par un grillage : d'un côté dix soldats allemand, de l'autre dix prisonniers. Comme il faisait froid, les allemands transportaient un petit fourneau qu'ils alimentaient de charbon. Il fallut trois jours pour rejoindre MARKT-PONGAU. Le premier jour, la surveillance étroite se relâcha peu à peu pour être presque libre au point de pouvoir se préparer un chocolat chaud sur leur réchaud sans aucun grillage entre nous. Il y avait a côté un camp de Russes ; les français étaient quelques centaines : le n° du camp était 31718 C. Le camp était dans le même style que partout. Michel retrouve deux camarades qui étaient à la cuisine avec lui. Il se trouvait déjà là des prisonniers arrivés à l'automne précédent. Ils étaient dans un état de faiblesse avancée ayant perdu 25 kg depuis qu'ils avaient quitté le VII A, faute de nourriture car elle était mauvaise et en trop petite quantité. Arrivé en avril 45, Michel a été peu de temps sous ce régime ... D'autant plus qu'il avait apporté quelques petites réserves de colis. Mais là : plus de lettres, ni de colis ... Si au VII A les allemands informaient par haut-parleur des nouvelles de leur avance durant les 1eres années, là c'était un poste clandestin qui donnait, des nouvelles de leur recul. Deux camarades camouflés détenaient ce poste et donnaient un résumé aux compagnons de ce qu'ils avaient pu capter. Environ avant l'armistice du 8 Mai, 2 officiers sanitaires qui étaient au camp ont exigé un poste normal pour avoir des nouvelles, ce qui a été accordé. La surveillance avait été relâchée partout et si on voulait, on pouvait sortir. Les sentinelles avaient ordre de se retirer. Le 8 Mai sont arrivés quelques camions américains avec du ravitaillement qui a été distribué immédiatement. Les américains nous ont changé de baraque tant nous étions dans la saleté et les punaises, pour nous installer dans les baraques occupées auparavant par les gardiens de l'armée allemande. Nous étions libres d'aller nous promener, mais nous hésitions à aller trop loin au cas où des camions viendraient nous chercher pour nous rapatrier. Nous avons attendu jusqu'au 27. Ce jour là 25 camions GMC américains nous ont embarqués 25 par camions, direction MUNICH par SALZBURG. En gare de MUNICH nous avons pris un train à bestiaux et nous avons mis un temps fou pour traverser KARLSRUHE afin d'arriver à DOMBASLE, en France. Nous avons alors été recensés, désinfectés, pesés, etc... Nous avons passé la nuit là. Nous quittons DOMBASLE le matin direction DIJON. Là, réception pour le repas de midi afin de fêter le millionième prisonnier rentrant en France: Michel a pu alors téléphoner de Dijon chez OSCAR pour annoncer son retour et demandant si on pouvait venir le chercher à FRASNE afin d'arriver directement à la maison. Source:
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Actualisé le 27.2.2007 par le © Team Moosburg Online - All rights reserved! |